Créée en 1996, l’Arche du goût, une initiative du mouvement international Slow Food, est un catalogue d’aliments de qualité oubliés et en danger de disparition par l’agriculture industrielle, la standardisation et la distribution à grande échelle des marchés mondiaux de produits alimentaires, et la dégradation environnementale. La vache canadienne, la poule Chanteclerc et le cochon Tamworth ne sont que quelques spécimens québécois concrets.
Intrigué(e)? Jetez un coup d’oeil aux aliments qui composent l’Arche canadienne, vous serez surpris.
Pour être catalogués, les produits alimentaires doivent répondre à 5 critères:
- le goût doit avoir une qualité distinctive, défini dans la cadre des traditions et des usages locaux
- le produit doit être lié à la mémoire, l’héritage ou l’identité d’un groupe particulier
- le produit doit être lié soit à l’environnement, ou à un contexte socio-économique ou historique d’une région, localité, ethnicité ou pratique traditionnelle particulière
- Une petite quantité doit être produite par des agriculteurs locaux ou par des entreprises de productions alimentaires de petites échelles d’une manière durable d’un point de vue socio-économique et environnemental
- Il risque de disparaître dans un avenir prochain soit sur le plan biologique ou comme tradition culinaire
Il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’une une banque de semences, d’une collection de matériel génétique ni d’un musée présentant les savoirs traditionnels, mais d’une initiative qui a la tâche de redécouvrir et de donner une valeur à ces ressources pour préserver l’économie et notre identité culinaire locale.
Amateurs de cuisine boréale, ceci vous intéressera: L’Arche canadienne mise beaucoup sur les denrées qu’utilisent les Premières Nations. Ces aliments sauvages reflètent non seulement une valeur alimentaire importante mais aussi des notions culturelles et pratiques et des paysages uniques qui doivent être protégés pour de futures générations.
Tout comme la biodiversité des plantes et des animaux, l’on constate la disparition de fromages, charcuteries, pains et pâtisseries, qui sont l’expression des savoirs des artisans, qui ne sont pas forcément documentés, mais qui existent en tant que compétences complexes transmises de génération en génération.
On vous donne la mission suivante: faites votre petite part et faites connaître à au moins une personne, foodie ou non, l’existence de l’Arche du goût canadienne. Parce que la bataille débute par le savoir.